Le 20 novembre 2011, lors de la première Convention nationale organisé par le Conseil représentatif des organisations juives de France (CRIF), Bernard-Henri Lévy a déclaré devant un parterre de 900 personnes au sujet de son engagement en Libye : « C’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques ».
« Ce que j’ai fait pendant ces quelques mois, je l’ai fait pour des raisons multiples. D’abord comme Français. J’étais fier de contribuer à ce que mon pays soit à la pointe du soutien à une insurrection populaire débarrassant le monde d’une de ses pires tyrannies. Il m’est arrivé parfois d’être fier d’être français ».
« Je l’ai fait pour des raisons plus importantes encore : la croyance en l’universalité des droits de l’homme (...). Je suis de ceux qui ont toujours eu la tentation de se porter en soutien des victimes ».
« Il y a une autre raison dont on a peu parlé, mais sur laquelle je me suis pourtant beaucoup étendu : cette raison impérieuse, qui ne m’a jamais lâché, c’est que j’étais juif. C’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques...Je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas été juif ».
« Ce que je vous dis là, je l’ai dit à Tripoli, à Benghazi, devant des foules arabes, je l’ai dit lors d’une allocution prononcée le 13 avril dernier sur la grand place de Benghazi devant 30.000 jeunes combattants représentatifs de toutes les tribus de Libye et j’ai commencé mon allocution, en disant : je m’appelle Lévy, fils de Lévy, je suis le représentant d’une tribu, qui est l’une des plus anciennes et des plus nobles tribus du monde. »
« J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom, ma volonté d’illustrer ce nom et ma fidélité au sionisme et à Israël. »
« Ce que j’ai fait tous ces mois, je l’ai fait comme juif. Et comme tous les juifs du monde, j’étais inquiet. Malgré la légitime anxiété, c’est un soulèvement qu’il convient d’accueillir avec faveur : on avait affaire à l’un des pires ennemis d’Israël, » a-t-il dit.
Une question nous taraude.
Les combattants du CNT savaient-ils que BHL ne roulait pas pour eux mais pour Israël ? Savaient-ils que BHL n’avait que faire de la souffrance du peuple libyen ; des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés que cette guerre allait laisser derrière elle ?
Ce que Bernard-Henri Lévy a déclaré le 20 novembre a été dûment enregistré et rapporté mot à mot le jour même par la presse. [1]
Dix jours plus tard, interrogé sur cet aveu peu banal, il répondra qu’il n’avait pas dit cela.
N’est-il pas affligeant de voir un homme aussi peu crédible [2], occuper un rôle éminent dans la politique étrangère de la France ?
Silvia Cattori
Droit d’auteur : silviacattori.net
[1] Voir :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/20/97001-20111120FILWWW00182-libye-bhl-s-est-engage-en-tant-que-juif.php
[2] Voir :
Pascal Boniface, Les Intellectuels faussaires - Éditions JC Gawsewitch, Mai 2011, 247 pages.
« Le système Bernard-Henri Lévy décortiqué par Jade Lindgaard - Le faux philosophe à la pensée nulle qui met le monde à feu et à sang », par Silvia Cattori, 28 octobre 2011.