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La diplomatie des "nouvelles valeurs" de Nicolas Sarkozy
L’Algérie dans un an, l’Iran dans trois, décrète l’Elysée

Dans un article publié sur le site internet en langue arabe d’Al Manar, intitulé « Sarkozy à Mustafa Abdul Jalil : l’Algérie dans un an, l’Iran dans trois », le journaliste Nidal Hamadé évoque les rôles respectifs des deux principaux alliés-acteurs des USA dans les événements au Proche Orient, à savoir la France et le Qatar !

10 septembre 2011

Selon des sources françaises, citées par Nidal Hamadé, lors d’une conversation entre le président français Nicolas Sarkozy et le Président du Conseil de transition de la Libye, Mustafa Abdul Jalil, et ce à l’occasion de la visite de ce dernier en France, Sarkozy a affirmé à son hôte, qui se plaignait de l’Algérie : « Patientez et vous verrez ce qui va se passer en Algérie dans un an et l’Iran dans trois ».

Des propos qui prouvent bien que ce qui se passe au Proche Orient actuellement, surtout après la révolte des Jeunes en Egypte, c’est-à-dite la chute du régime de Moubarak, est soumis à un agenda étranger à travers lequel les puissances occidentales « colonisatrices » veulent redessiner un Proche Orient à leur taille !

En effet, selon Nidal Hamadé, le timing des menaces françaises contre l’Iran, et celui de la campagne virulente du Qatar contre la Syrie, ne sont pas innocents !

Au contraire, non seulement, ils révèlent « l’alliance secrète qui lie la France et le Qatar, dans le monde arabe sous le parrainage des États-Unis », mais en plus ils interviennent après « l’échec de la visite de l’Emir du Qatar (Hamad Bin Khalifa Al-Thani) à Téhéran, et dont le rôle de simple courtier pour le compte de Washington était de faire parvenir à Téhéran une demande américaine de couvrir l’occupation américaine en Irak en acceptant sa prolongation pendant encore deux ans », en échange les USA promettent d’ouvrir des négociations « sur tous les dossiers chauds de la région, y compris le dossier nucléaire » souligne Nidal Hamadé.

Or selon ce dernier, « la réponse de l’Iran à l’Émir du Qatar est la même que celle donnée aux Saoudiens à savoir que l’Iran ne couvrira pas la présence des forces américaines sur le territoire irakien , au contraire elle va défendre la position de ses alliés irakiens, en particulier le Premier ministre Nouri al-Maliki, qui exigent un retrait des forces américaines selon le délai fixé par la Convention américano-irakienne c’est-à-dire l’année prochaine ».

Et donc, poursuit Nidal Hamadé : « Ce rejet de l’Iran a poussé la France et le Qatar, alliés executifs des Etats-Unis dans les crises du monde arabe à commencer par la guerre déclenchée contre la Libye puis les provocations contre la Syrie, à se départager les tâches : d’un côté l’émir du Qatar a lancé une virulente campagne contre la Syrie immédiatement après sa rencontre avec les responsables iraniens en concordance avec une campagne sans précédent menée par Al-Jazira qui a diffusé de fausses informations sur de prétendues manifestations monstres à Damas !Informations démenties par la télévision syrienne qui pendant cinq heures a retransmis en direct des images des places de la capitale syrienne au même moment où al-Jazira et une autre chaîne satellitaire diffusaient leurs informations erronées ! »

Mais le Qatar ne s’est pas arrêté là.

« Sa campagne contre la Syrie s’est poursuivi au sein de la réunion de la Ligue arabe tenue au niveau des ministres des Affaires étrangères pour discuter le dossier syrien, et où le ministre des Affaires étrangères du Qatar (Hamad Bin Jassim)a exprimé des positions trop rigides contre la Syrie », selon Nidal Hamadé.

Pour ce qui est de la France, « le président Sarkozy s’est attaqué à l’Iran, au point de menacer la République islamique d’Iran de frappes contre ses sites nucléaires pacifiques » ajoute le journaliste !

A la lumière de ce qui a été dit, « il semble que la campagne ciblant seule la Syrie risque fort de s’élargir pour inclure l’Iran et l’Algérie : la première à cause de son programme nucléaire et sa position sur la présence américaine en Irak sans oublier son soutien aux mouvements de résistance dans les mondes arabe et islamique ; et la deuxième pour sa position envers la Libye en y provoquant de l’instabilité pour renverser l’actuel régime et assurer le retour de la France dans un pays riche en pétrole, en gaz et en uranium » souligne Nidal Hamadé !

« Sachant qu’il est impossible pour quiconque de lancer une guerre préventive contre l’Iran ou la Syrie, ceci laisse l’Algérie exposée à toutes les éventualités » conclut le journaliste Nidal Hamadé.

Al-Manar
10 septembre 2011.