écrits politiques

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Silvia Cattori
"Tsahal", une armée qui s’amuse à tirer sur des enfants

Les soldats israéliens sont arrivés à Balata (camp de réfugiés) par chars et jeeps, harnachés comme à la guerre, avec l’intention évidente de s’amuser, de provoquer et attirer les enfants dans leur danse macabre. Ils ont pris positions au pied de notre immeuble. Ils n’avaient aucune raison de venir là.

3 décembre 2003 | - : Israël Palestine

Les enfants en les voyant entrer dans l’intimité de leur camp ont tout de suite commencé à leur lancer des pierres. Les soldats ont immédiatement riposté en jetant des grenades assourdissantes à leurs pieds, en tirant à balles réelles au dessus des têtes d’enfants. Ce jeu pervers a duré près de deux heures.

Vers midi les chars et les jeeps sont repartis vers une base militaire proche. A notre surprise, ils sont revenus peu après. Leur départ n’était qu’une feinte. Michael, un britannique de 22 ans, est allé se placer au devant d’un char pour tenter de protéger les enfants qui s’y pressaient.

Ils sont repartis, revenus ; durant leur dernière agression ils ont blessé une vingtaine d’enfants. Trois d’entre eux ont été conduits à l’hôpital de Rafidia. L’un d’eux, touché près de l’œil, est dans un état critique.

Sont-ils devenus fous ? Sont-ils encore des humains ? Quel pays, hormis Israël, peut-il envoyer des soldats avec des armes conçues pour affronter des bataillons, attaquer des enfants emprisonnés dans des camps depuis 1948 avec leurs familles, sans que cela ne soulève de protestations jamais ? Quel pays, hormis Israël, peut-il autoriser ses troupes aller effrayer les petites filles qui reviennent gentiment de l’école avec des grenades lacrymogènes ou assourdissantes, pire, tirer à tout va à balles réelles ?

Il y avait là, des vieillards hagards qui se tenaient à peine sur leurs jambes. De pauvres épaves qui ont survécu à tant de malheurs, écrasés d’impuissance devant une si cruelle situation.

Ils regardaient les soldats faire la guerre à leurs pupilles, les seule forces vives du camp, d’un air absent, comme s’ils ne les voyaient pas...

Silvia Cattori