écrits politiques

Français    English    Italiano    Español    Deutsch    عربي    русский    Português

Poutine : la Russie n’aspire pas à la superpuissance, ou à dire aux autres comment vivre

La Russie ne recherche pas le rôle d’une hégémonie régionale ou mondiale, mais défendra ses valeurs et ses intérêts essentiels, a dit le président russe Vladimir Poutine. Toutes les tentatives d’en imposer aux autres nations ont échoué, a-t-il ajouté.

Le dirigeant russe a donné l’assurance que la Russie veut respecter la souveraineté et la stabilité des autres pays, alors qu’il s’adressait à l’Assemblée Fédérale, qui regroupe les deux chambres du Parlement russe.

« Nous rechercherons à être meneurs par la défense du droit international, professant le respect de la souveraineté nationale, l’indépendance et le caractère unique des peuples, » a dit Poutine.

« Nous avons toujours été fiers de notre pays, mais nous n’aspirons pas au titre de superpuissance, qui est entendu comme une prétention à l’hégémonie régionale ou mondiale. Nous n’empiétons sur les intérêts de personne, n’imposons pas notre protection, et n’essayons pas de sermonner qui que ce soit sur la manière dont il devrait vivre », a-t-il ajouté.

Poutine n’a pas cité expressément les USA dans son discours, mais la référence aux actions militaires de Washington dans des pays comme l’Afghanistan, l’Irak et la Libye était difficile à ignorer.

Celles-ci et d’autres interventions moins directes, tel le soutien aux forces rebelles en Syrie, ont mené à la régression de ces nations respectives, a déclaré Poutine.

De l’autre côté l’approche de la Russie, qui rejette l’usage de la force et promeut le dialogue politique et le compromis, a été fructueuse à la fois en Syrie et en Iran, a affirmé le président russe.

« En Syrie la communauté mondiale a dû prendre une décision conjointe et déterminante. Il s’agissait soit de la dégradation de l’ordre mondial, de l’imposition du droit du plus fort, du droit du bras armé, la multiplication du chaos. Ou de prendre collectivement des décisions responsables, » a expliqué Poutine, louant le monde, y compris la Russie, d’avoir choisi la deuxième option.

Ce fut l’implication de la Russie qui, pour une grande part, a aidé à empêcher une intervention militaire en Syrie et a pavé la route de l’accord instituant la destruction de l’arsenal syrien d’armes chimiques.

Si ceci ne s’était pas produit, le conflit syrien eut pu s’amplifier et avoir un impact sur des nations éloignées du Moyen-Orient, a dit Poutine.

« Nous avons agi de façon ferme, réfléchie et mesurée. À aucun moment, avons-nous mis en danger nos propres intérêts et sécurité, ou la stabilité mondiale. Je crois que c’est ainsi que doit agir une nation mature et responsable, » a-t-il déclaré.

Le précédent syrien a été renforcé par la percée récente dans le conflit autour du programme nucléaire iranien.

« Nous avons besoin de poursuivre une quête patiente d’une solution plus large, qui garantirait le droit inaliénable de l’Iran à développer son industrie nucléaire pacifique et la sécurité de toutes les nations de la région, y compris Israël, » a dit Poutine.

L’Iran et le groupe P5+1 ont signé un accord intérimaire, qui lève quelques-unes des sanctions émises à l’encontre de l’Iran à propos de son programme nucléaire controversé en échange d’un ralentissement temporaire du développement nucléaire de Téhéran.

Il est attendu de l’accord qu’il devienne un pacte permanent, mettant fin à ce conflit vieux de plusieurs décennies.

Russia Today
12 décembre 2013