écrits politiques

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Homs dans l’enfer des bandes armées
« De Misrata nous sommes venus en Syrie Libre ! »

Depuis le 6 février nous avons perdu toute liaison avec nos correspondants à Homs. Le dernier témoin direct, dont nous avons recueilli les propos, disait que les gens de son quartier étaient dans la peur des bandes armées qui "bombardent aveuglement, tuent pour tuer" ; décrivait une situation diamétralement différente de celle répandue par les média traditionnels. Depuis trois semaines ils affirment que Homs "est pilonnée par l’armée gouvernementale". Qu’en est-il au juste ?

Préambule

Les images qui nous viennent de Homs, montrant une ville désertée, dévastée par les combats, sont inquiétantes. Les bandes armées sont systématiquement présentées par la presse occidentale comme étant des « opposants » luttant pour la « démocratie ». Toutefois, le gouvernement de Damas doit-il être désignés comme responsable des attaques qui frappent les civils ?

Les habitants que nous avons interrogé à Homs nous ont dit avoir demandé la venue de l’armée gouvernementales pour protéger leur quartier des groupes armés qui tirent sur leurs immeubles des obus, tuent pour tuer. lls nous répétaient sans cesse combien c’est choquant pour eux de découvrir - sur les blogs des opposants armés et sur Aljazeera - que l’on attribue aux forces gouvernementales les destructions et les assassinats commis par les "gangs" armés. Ils nous disaient que la situation est très alarmante, qu’ils étaient pris en otage par les groupes de gangs venus de l’extérieur et qui occupent les quartiers à Baba Amr, Khaldiyeh, Karm el-Zeytoun, qu’ils attendaient depuis des mois l’intervention de l’armée [1].

La télévision syrienne a diffusé il y a quelques jours les images prises par un « photographe de guerre » dans un quartier de Homs et où il a suivi et filmé ces « opposants » qui tirent des roquettes et des missiles à tout va. Une image a retenu son attention à l’intérieur d’un immeuble, où les escaliers étaient maculés de sang et le mobilier avait été détruit : il y avait sur un mur une inscription surprenante et lourde de signification : « De Misrata, depuis la Libye libre, nous sommes venus en Syrie Libre ! »

Pourquoi les « grands reporters » de Radio France et de France Télévision, qui entrent en Syrie illégalement, ou légalement comme Valérie Crova, ne donnent jamais la parole aux Syriens loyaux à Damas, horrifiés par les kidnappings, les tortures, les assassinats commis par ces prétendus « opposants » ?

Pourquoi, tout récemment, le président de Médecins sans frontières (MSF) a-t-il pris comme véridiques les propos d’anonymes qui témoignent visages masqués ?

Pourquoi aucun journaliste ne s’est interrogé du fait que nombre de leurs témoins n’avaient pas un accent syrien ? Qu’il s’agissait de rebelles originaires du Golfe présentés comme étant Syriens ?

Pourquoi prendre comme avérés les dires de ceux qui attribuent aux forces d’el-Assad et aux médecins des hôpitaux des actes de tortures sur des blessés, des enfants, etc ? [2]

Ces campagnes médiatiques-politiques, qui légitiment l’action d’« opposants » islamistes radicaux et ne font aucun cas du peuple que ces « opposants » terrorisent, ne sont pas neutres. Elles apportent de l’eau au moulin à des puissances – France, Qatar, Arabie Saoudite - pressées de voir ces bandes extrémistes renverser Assad.

Silvia Cattori

(*) Voir : « Homs, une ville plongée dans l’horreur organisée par des groupes armés et non par Damas », par Silvia Cattori, 6 février 2012.
(http://www.silviacattori.net/article2787.html)



[1Voir : « Une Syrienne, dont le frère a été tué à Homs par des « opposants », témoigne », propos recueillis par Nadia Khost, 8 février 2012.
(http://www.silviacattori.net/article2790.html)

[2Nous reviendrons sur le rôle d’ONG qui ont participé à la propagande destinée à accroître le risque d’une intervention étrangère en Syrie ; notamment Amnesty international et Médecins sans frontières.
Voir le site de MSF : « En Syrie, la médecine est utilisée comme une arme de persécution »
- http://www.msf.ch/news/communiques-de-presse/detail/en-syrie-la-medecine-est-utilisee-comme-une-arme-de-persecution/
Voir le témoignage peu équilibré du président de MSF :
- http://www.tsr.ch/video/info/journal-12h45/3773707-syrie-entretien-avec-jean-clement-cabrol-directeur-d-operations-chez-medecins-sans-frontieres-suisse.html